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Libération

Résistance à quatre mains chez Cerruti

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Dans des bureaux vidés par le plan social, deux salariées se battent contre le repreneur.
publié le 5 avril 2002 à 22h56

Robert Hue avait finalement mieux à faire. «Il devait venir nous voir mercredi midi. Mais son équipe nous a baladés toute la semaine dernière. Et ils ont appelé au dernier moment pour reporter.» De leurs bureaux désertés par leurs collègues récemment licenciées, Arlette Edelhauzer et Isabelle de Prévost essaient d'alerter les candidats et l'opinion publique. Inquiètes du rachat de leur société par le holding italo-luxembourgeois Fin.Part, ces deux salariées de Cerruti sont devenues déléguées syndicales (CGT et CGC) à la fin de l'année dernière. Depuis le licenciement en janvier de 32 des 83 salariés du siège parisien, les deux stylistes se sont converties à l'activisme. Pour de meilleures indemnités, de meilleures reconversions.

Persévérance. Pourtant rien ne les prédestinait à cette lutte. Arlette était le bras droit de Nino Cerruti à la création homme. Isabelle supervisait les accessoires hommes et femmes. Protégées par leur mandat syndical, elles organisent désormais la résistance dans les bureaux fantômes de la Place de la Madeleine, à Paris. Dans des conditions de plus en plus difficiles. Pour venir les voir, leurs collègues licenciées doivent faire preuve d'une belle persévérance. Elles ont reçu une lettre leur interdisant de venir dans leurs anciens bureaux. Sauf à signaler d'abord leur présence à la direction, puis attendre sagement qu'une des deux déléguées vienne les chercher, seule condition pour franchir le barrage de trois vigiles.

«On n'a plus de photocopieuse, l