Menu
Libération
Interview

Philippe Ravisy, avocat

Article réservé aux abonnés
«Ça bouge côté patronal et syndical»
publié le 8 avril 2002 à 22h58

Philippe Ravisy, avocat, vient de publier le Harcèlement moral au travail (1). Pour lui, la loi va inciter les employeurs à prendre des mesures préventives sauf dans la sphère publique, ce qu'il déplore.

«Je viens d'obtenir, dans une affaire de harcèlement, une décision du conseil des prud'hommes de Paris qui condamne non seulement le harceleur, mais l'employeur qui a laissé faire pendant des années alors qu'il savait. Toutes les victimes de harcèlement ne poursuivront pas leur employeur mais le voilà «coresponsable» de fait. Les employeurs, conscients de cette menace, sont soucieux de mettre en place des dispositifs pour prévenir de tels agissements : en embauchant des assistantes sociales pour faire de l'écoute, en procédant à des évaluations de leur management, etc. Les choses bougent du côté patronal, du côté syndical aussi. Les syndicats ont tardé à s'emparer de ces sujets. Sans doute parce que le harcèlement moral est d'abord un problème de relation entre deux personnes, et pas un problème collectif. Longtemps, ils ne se sont pas préoccupés des questions de santé au travail. La montée du harcèlement, si elle démontre la perversité de certaines organisations du travail, est aussi la preuve d'un certain échec du syndicalisme. Cette loi a le mérite d'avoir alerté les deux parties.

Du côté de la fonction publique, la situation est beaucoup moins claire. S'il appartient à l'employeur de prévenir les situations de harcèlement, les députés, qui sont également maires de commune,