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Libération
Interview

«Une représentativité syndicale artificielle»

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publié le 8 avril 2002 à 22h58

Il y a encore peu de temps, la CGT semblait la vieille dame un peu endormie du syndicalisme. Elle se révèle aujourd'hui d'un grand dynamisme. Sur le terrain, avec les luttes des salariés précaires de McDonald's et de la Fnac, ou dans les grandes entreprises, comme la SNCF où elle résiste à l'offensive des SUD-Solidaires. Le virage européen pris en 1999 lui réussit pleinement. Elle tente aujourd'hui d'élaborer de nouveaux concepts comme le «nouveau statut d'un salarié». Interview de Bernard Thibault, son secrétaire général.

Les politiques se sont précipités à Porto Alegre, pour le forum social mondial, auprès des ONG. On les voit moins se presser autour des syndicats?

Sans doute y avait-il davantage de caméras à Porto Alegre qu'il n'y en a devant les sièges des confédérations. Le fait est que, durant cinq ans, l'action des organisations syndicales n'a pas été reconnue. Peut-être parce que la légitimité de certains d'entre nous est contestable. C'est pourtant ignorer la centralité du syndicalisme dans la société. C'est pour ne l'avoir pas compris que des gouvernements se sont fourvoyés à l'occasion de plusieurs réformes.

Cette moindre reconnaissance empêche-t-elle de peser dans la campagne ?

Non. On essaie de le faire à notre manière. S'agissant de la politique de santé, des services publics, de l'emploi, de la fiscalité, par exemple, nous estimons avoir des opinions fondées qui mériteraient d'être prises en compte. Je regrette qu'il n'y ait pas d'espace permettant aux organisatio