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Libération

Messier, un maître du monde au trône fragile

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L'action Vivendi Universal est tombée à son niveau de 1997.
publié le 9 avril 2002 à 22h58

Les jours de Jean-Marie Messier à la tête de Vivendi Universal sont-ils comptés? A priori, la question semble farfelue. Depuis le rachat d'Universal et la prise de contrôle de Canal, le pouvoir du tycoon franco-américain n'a, semble-t-il, jamais été aussi important. Et l'homme, qui assume le titre ironique de «maître du monde», paraît indéboulonnable. Dans Vanity Fair d'avril, il est présenté comme «monsieur Univers» («Vivendi's Mr Universe»). Mais dans les salles de marché, la rumeur court. Elle est évoquée sans tabou dans une étude financière publiée fin mars par deux analystes réputés du Crédit Lyonnais. Et certains en sont même à prendre des paris sur un départ de Messier d'ici à la fin de l'année. La raison? Le marché n'a plus confiance dans le patron de Vivendi Universal (VU) et, malgré son opération «vérité des comptes» lors de la présentation des résultats 2 001 (Libération du 6 mars), il ne comprend plus rien à sa stratégie. Du coup, il le fait chèrement payer en faisant chuter l'action VU de 38,2 % depuis le début de l'année, à 38 euros, soit un retour au niveau de fin 1997... à l'époque où l'entreprise s'appelait encore la Générale des eaux.

«Crétins». Chaque jour amène son lot de mauvaises nouvelles. Vendredi, le titre a brusquement décroché en fin de séance pour terminer sur une baisse de 4 %. Hier, la dégringolade a été de 3,8 %. A chaque fois, il suffit de peu de chose: des rumeurs ­ fausses ­ sur des ventes de gros actionnaires (Goldman Sachs ou Philips) et l'