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Libération

Une aubaine politique pour Schröder

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Le chef du gouvernement bavarois, challenger du chancelier, maintenait à flot le groupe Kirch.
publié le 9 avril 2002 à 22h58

Berlin, de notre correspondante.

Le dépôt de bilan de KirchMedia était à peine officiel depuis quelques heures, hier midi, que le chancelier social-démocrate Schröder annonçait déjà qu'il en ferait un des thèmes de sa campagne pour les législatives du 22 septembre. «Ce n'est pas seulement de l'incompétence économique qui apparaît là au grand jour, mais aussi de l'inconvenance humaine», a lancé le chancelier, visant expressément son challenger conservateur Edmund Stoiber, ministre-président de Bavière connu pour s'être plusieurs fois engagé en faveur de Kirch. «Ce qui s'est passé là est extrêmement douteux d'un point de vue de politique économique, poursuivait Gerhard Schröder, car, selon les premières informations que nous avons et qui doivent être vérifiées, la Landesbank de Bavière a accordé des crédits dont la couverture et la sécurité sont douteuses.»

Inespéré. Pour Schröder, lui-même très contesté pour son intervention ratée en faveur du groupe Holzmann, cette faillite de Kirch est une occasion inespérée de montrer que son rival ne vaut guère mieux que lui. Car, de fait, le gouvernement local bavarois dirigé par Stoiber est très éclaboussé par cette faillite. Le plus gros créancier de Kirch (1,9 milliard d'euros de créances au total) est cette Bayerische Landesbank, qui appartient pour moitié au Land de Bavière et moitié aux Caisses d'épargne de la région, elles aussi très liées au pouvoir conservateur local. Le patron de la banque, Rudolf Hanisch, est un ancien bras droi