Menu
Libération

La révolte des exploitées d'Accor

Article réservé aux abonnés
Des femmes de chambre d'un sous-traitant du groupe hôtelier en grève.
publié le 11 avril 2002 à 23h00

D'ordinaire, on ne les voit pas, petites mains discrètes qui bordent à la perfection les lits des Novotel, Mercure et autres Ibis de Paris ou Noisy-le-Sec. Chaque matin, les femmes de chambre laissent leurs boubous au vestiaire et embauchent pour ces établissements plutôt haut de gamme où elles sont payées à la chambre nettoyée et non aux heures passées. Elles ont entre 15 et 20 chambres à faire par jour, parfois 30, parfois 12, tout dépend de l'activité de l'hôtel. «On sait à quelle heure on commence, jamais quand on finit», disent-elles. C'est contre ces pratiques d'un autre âge qu'elles se sont mises en grève il y a plus d'un mois, soutenues par le syndicat SUD. Une première dans un milieu où les femmes ont peur de revendiquer, où les conflits sont réputés longs et difficiles face à l'intransigeance des directions. Vingt-cinq femmes, deux hommes, issus de l'immigration africaine (dont deux d'origine maghrébine). Ils ne sont pas salariés du groupe Accor ­ propriétaire des hôtels ­ mais de la société Arcade, entreprise familiale où grand-père, parents et enfants siègent au conseil d'administration. Avec 3 500 salariés, cette entreprise assure en sous-traitance nettoyage industriel et hôtelier. «Il n'y a pas de conflit chez nous», dit le directeur général, Maurice Capuano. Il admet qu'«une infime partie du personnel revendique».

Cadence. Ces femmes sont arrivées en France ces dix dernières années. Elles savent à peine lire et écrire. Sur leur contrat de travail, il est marqué