Arles, envoyée spéciale.
C'est l'histoire de la responsable d'une association de défense de victimes du harcèlement moral au travail qui se retrouve devant les tribunaux pour... harcèlement. José Zuazola et Joëlle Rius, soutenus par deux autres collègues, étaient mardi devant les juges de prud'hommes d'Arles (Bouches-du-Rhône) pour demander la «résolution judiciaire de leur contrat de travail aux torts exclusifs de leur employeur». Leur employeur, c'est l'Association nationale des victimes de harcèlement psychologique au travail (ANVHPT), présidée, jusqu'en février dernier, par Françoise Pagano. Que ses salariés accusent précisément de... «harcèlement psychologique».
Porte-parole. Psychologue, Françoise Pagano a fait beaucoup pour la reconnaissance du «harcèlement psychologique au travail» dans la loi (lire encadré). En mars 1999, trois mois après la publication du livre de la psychiatre Marie-France Hirigoyen sur le harcèlement moral (1), elle fonde l'ANVHPT pour «lutter contre les procédures de harcèlement moral et aider les victimes».
Françoise Pagano est si convaincue par son sujet, si efficace dans ses propos, qu'elle est invitée à l'émission ça se discute sur France 2, puis chez Mireille Dumas. Dans les colloques ou devant le Conseil économique et social, elle fait avancer la définition et décortique les mécanismes du «harcèlement psychologique au travail». Avec plus de 700 adhérents revendiqués, l'ANVHPT devient l'une des principales associations d'aide aux victimes, sub