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La mise en faillite peut-elle s'appliquer aux pays endettés?

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L'idée du FMI vise à protéger les Etats de leurs créanciers.
publié le 12 avril 2002 à 23h00

Les Etats, à l'instar des entreprises, peuvent-ils tomber en faillite ? L'idée fait son chemin. A l'étude : un système judiciaire indépendant et international chargé, lorsque les dettes deviennent insurmontables pour des Etats des pays en développement, d'arbitrer les différends entre débiteurs et créditeurs. Car, pour l'instant, il y a deux poids et deux mesures. Pourquoi, après tout, Enron, malgré le plus formidable scandale de l'histoire économique américaine, peut-il demander à se protéger de ses créanciers en invoquant l'article 11 de la loi sur les faillites (le fameux bankruptcy act), quand Buenos Aires sombre dans la crise lorsque le FMI lui refuse un prêt ?

Ardoise. A l'origine, une proposition justement du FMI. Il l'avait déjà dans ses tiroirs en 1997. Mais la situation ne s'est pas arrangée, au contraire. L'Argentine est en défaut de paiement, plombée par une ardoise de 132 milliards de dollars (149,3 milliards d'euros). Elle décrète un moratoire total sur son remboursement. C'est la plus importante faillite d'un Etat après les crises à répétition de pays croulant sous l'endettement : Mexique en 1995, Thaïlande, Corée ou Indonésie en 1997, Russie en 1998, Brésil en 1999, Turquie en 2000... Des Etats victimes de la contagion financière globale que le FMI n'a pas contribué, loin s'en faut, à stabiliser. Du coup, le FMI, en pleine crise de légitimité après ses échecs successifs et ses politiques de rigueur éternellement dupliquées d'un pays à un autre, cherche à redor