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Libération

SNCF: un peu de raison dans la traction

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Le système de rémunération des conducteurs va être réformé.
publié le 16 avril 2002 à 23h02

Après plus d'un an de préparation, la SNCF ouvre la porte de sa plus belle pétaudière sociale. La direction lancera, dans les jours à venir, un chantier de réforme de la «traction» de l'entreprise. Entendez les 18 000 conducteurs de la maison, dont le mode de rémunération et l'organisation du travail vont être profondément chamboulés. Un «chantier à risque», selon la direction qui n'ignore pas que les conducteurs forment la population la moins docile de l'entreprise. Mais un chantier décisif, les dysfonctionnements actuels étant «incompatibles avec les perspectives de l'entreprise». La SNCF s'est donnée six mois pour se remettre dans le sens de la marche.

«Insupportable». Noeud des problèmes : le mode de rémunération des conducteurs. Depuis des années, dirigeants et syndicats dénoncent un système archaïque ­ son architecture remonte à 1847 ­ et trop complexe. Aujourd'hui, en moyenne, environ un tiers de la rémunération des conducteurs repose sur des primes, calculées sur la base des kilomètres parcourus dans le mois. D'où un système inéquitable qui favorise les agents faisant de la grande vitesse. Contesté depuis longtemps, le système «a littéralement explosé avec la mise en service du TGV Med l'an passé, explique la CFDT, parce que ce TGV va plus vite, permet donc de faire plus de kilomètres, creuse les inégalités et ne profite qu'à certaines régions». Il aboutit aujourd'hui à une «insupportable hiérarchisation des trains». La frustration des conducteurs de trains de marchan