La Haye envoyé spécial
«Le biopiratage est un crime contre la planète. On en parle beaucoup, mais personne ne fait rien.» C'est en ces termes peu diplomatiques qu'un haut fonctionnaire français résume la question de l'exploitation des gènes des plantes et des animaux, thème central de la conférence de La Haye qui s'est achevée vendredi soir. Mais à l'instar des autres conférences de suivi de la convention sur la biodiversité signée en 1992 à Rio, celle-ci a accouché d'une souris. Un des buts de cette convention était pourtant de mettre fin au pillage des ressources génétiques en fournissant aide financière et expertise aux pays pauvres pour leur permettre de mieux contrôler les activités des multinationales. Un autre était d'obtenir que les Etats du Sud puissent bénéficier des retombées financières de l'exploitation commerciale de leurs ressources génétiques et de leurs savoirs et pharmacopées ancestraux.
Catimini. «Les pays en développement, qui concentrent l'essentiel de la diversité génétique estimée à plus de 10 millions d'espèces, alors qu'on n'en connaît à peine deux millions, ne veulent pas renoncer à ce capital, dit Paul Adario de Greenpeace Brésil. Pas question de considérer les forêts ou les oiseaux comme un patrimoine commun de l'humanité. Car ce sont les labos du Nord qui en profitent en faisant de la bioprospection en catimini, histoire de trouver la molécule miracle qu'ils pourraient ensuite synthétiser et breveter.»
Le fait que l'on puisse prélever des échantillo