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Des formations-vitrines

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Les facs multiplient les diplômes face à l'engouement des étudiants.
publié le 23 avril 2002 à 23h08

«L'origine de la multiplication des formations ? Elle vient moins des besoins de recrutement des ONG que du sens du marketing de certaines universités. L'engouement des étudiants pour l'humanitaire ne se dément pas, même s'ils n'en ont souvent qu'une idée très vague», explique Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières. Depuis la création, en juillet 1993, du premier diplôme d'«aide humanitaire internationale» à l'université d'Aix-Marseille III, les troisièmes cycles ont fleuri dans plusieurs directions : les métiers du développement à Sciences-Po Paris, Rennes, Lyon II ou Grenoble ; le droit humanitaire à Evry, Paris I ou Lyon ; la santé à Nancy, Strasbourg et Lille. Au programme des quarante-cinq étudiants d'Aix-Marseille figure, par exemple, un cocktail de connaissances académiques (droit, anthropologie, géopolitique ou médecine) et de mises en situation concrète (stages, montages de projets, jeux de rôles), sous la tutelle d'enseignants issus de l'université, mais aussi de praticiens de l'humanitaire.

Tensions. Que deviennent les diplômés ? Pas nécessairement les cadres de terrain polyvalents dont auraient besoin les ONG. «On n'a pas encore beaucoup de retour puisque la création de cette filière est récente, mais les étudiants peuvent viser les différents organismes de l'ONU, la recherche sur les problèmes de développement, les organisations régionales, les collectivités locales...», explique Valéria Morera à Sciences-Po. Pour Marie-Josée Domestici-Met, re