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Libération

La mue de l'humanitaire

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Loin des premières heures de l'aide internationale, associations et ONG entament leur difficile conversion à la professionnalisation.
publié le 23 avril 2002 à 23h08

«On nous voudrait plus professionnels, avec des struc tures plus complexes, et, en même temps, que nous dépensions moins d'argent en fonctionnement.» Daniel Bruneau, du comité de la Charte, un des organismes de contrôle du secteur de l'humanitaire créé après le scandale de l'ARC, résumait dans Libération du 12 mars les tensions qui agitent le monde des ONG. Le HCR dénonce depuis quelques mois des abus sexuels dans les camps de réfugiés. Début mars, Sylvie Brunel, présidente démissionnaire d'Action contre la faim, dénonçait le «business de l'humanitaire», des salaires trop hauts, des budgets consacrés au fonctionnement des sièges au détriment des missions. Depuis, le débat n'a plus cessé, venant télescoper un autre débat qui agite le monde des associations. L'inéluctable professionnalisation des métiers de l'aide internationale.

Recruter. Aujourd'hui, tous les responsables d'ONG le disent. La bonne volonté, l'envie d'aider ne suffisent plus. Et pour recruter des professionnels qui acceptent de s'investir sur des missions longues sur le terrain, certaines associations n'hésitent plus à salarier leurs expatriés. Jusqu'ici, un expatrié acceptait un statut de volontaire, assez précaire, nourri, logé, blanchi par l'association qui l'envoyait sur le terrain. Et recevait en contrepartie une prime de 305 à 610 euros bruts, exonérée d'impôts. Aujourd'hui, sans s'aligner sur les tarifs du marché comme le font les ONG anglo-saxonnes, certaines associations souhaitent trouver un compromis