Madrid de notre correspondant
La deuxième banque espagnole, le Banco Bilbao Viscaya Argentaria (BBVA), qui est au coeur d'un grand scandale financier, doit rendre des comptes aux juges, alors que les membres de son conseil d'administration démissionnent les uns après les autres. Avant-hier, le secrétaire d'Etat aux Finances, Estanislao Rodriguez Ponga, lui aussi sur le banc des accusés, a refusé de quitter ses fonctions au sein du gouvernement. Quant au patron du BBVA, Francisco Gonzalez, jusqu'alors épargné par la justice, il est aussi l'objet de fortes suspicions sur son rôle dans ce scandale.
Démissions. A l'origine de cette hécatombe dans le monde de la finance espagnole, la révélation faite début avril par la Banque d'Espagne : de 1987 à 2001, les dirigeants du BBV (la banque n'avait pas encore fusionné avec Argentaria) auraient détourné 222 millions d'euros vers des paradis fiscaux, au Lichtenstein et à Jersey principalement. Peu de temps après, Emilio Ybarra et Pedro Uriarte, les deux grands patrons de l'ex-BBV, ont démissionné de leurs fonctions. Depuis, la plupart de leurs collaborateurs leur ont emboîté le pas.
Mardi, l'étau s'est resserré fortement sur les dirigeants de l'actuelle BBVA impliqués dans ces détournements de fonds. Le juge anticorruption David Martinez a mis en examen 28 d'entre eux, ainsi que le secrétaire d'Etat aux Finances Rodriguez Ponga, qui exerçait de hautes responsabilité au sein de l'ex-BBV. Selon un témoin protégé, ce membre du gouvernement Az