New York de notre correspondant
AOL Time Warner aime les records. En janvier 2000, la fusion des deux groupes était la plus grosse jamais enregistrée. Désormais, le numéro 1 mondial des médias et de l'Internet détient aussi la palme des plus grosses pertes trimestrielles de l'histoire américaine. En annonçant leur mariage, AOL et Time Warner se disaient prêts à «révolutionner le monde des médias». Deux ans plus tard, les pertes nettes du groupe s'élèvent à plus de... 54 milliards de dollars (60,13 milliards d'euros) au premier trimestre 2002. Et les inquiétudes qui pointent à Wall Street depuis plusieurs mois sont relancées. Attendus avec impatience par tous les analystes, les résultats financiers d'AOL Time Warner rendus publics mercredi ont donc été dominés par cette perte géante.
Disgrâce. Certes, à l'image de Vivendi, AOL Time Warner a été victime du changement de règles comptables sur les écarts d'acquisition (goodwill), qui ne peuvent plus désormais être étalés sur vingt ou trente ans, mais le conglomérat a également été contraint de réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour le reste de l'année. La perte gargantuesque du premier trimestre a surtout été perçue comme le dernier avatar d'un géant en odeur de disgrâce sur les marchés.
Depuis la fusion, AOL Time Warner a perdu plus de 70 % de sa capitalisation boursière, estimée aujourd'hui à 90 milliards de dollars (100,2 milliards d'euros) contre 290 (323 milliards d'euros) il y a deux ans. Et, mercredi, le nouve