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Libération

Casino avec vues sur Paris

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L'exploitation de bandits manchots à Enghien-les-Bains assure au groupe Lucien Barrière l'exclusivité du marché parisien.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

La prochaine guerre des machines à sous a déjà commencé. Elle pourrait bien faire quelques victimes, puissantes ou plus modestes, parmi les 170 casinos français. Et pourtant, la bagarre ne se réglera pas à coups de calibres, façon truands : de nos jours, les casinotiers sont des chefs d'entreprise presque comme les autres. «De toute façon, ils ont tout intérêt à ne pas attirer notre attention : ce serait dommage de mettre leur business en péril pour des bêtises, tant il est lucratif», remarque en privé un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, qui contrôle les jeux d'argent en France. Vrai : les machines à sous assurent en moyenne 90 % des bénéfices d'un établissement alors qu'elles doivent légalement redistribuer aux gagnants 85 % des gains au minimum ! «La recette moyenne par jour d'une machine est de l'ordre de 450 euros net, hors impôt. Mais les meilleures machines dans les meilleurs emplacements tournent cha que jour autour de 900 euros net», commente un professionnel. Et l'Hexagone en compte officiellement 14 000 !

Feu vert. Cette fois, c'est le groupe Lucien Barrière qui part à l'attaque. En s'assurant d'une bonne longueur d'avance sur les autres caïds du bandit manchot, notamment le groupe Partouche (numéro 1 français depuis son offre publique d'achat réussie sur l'Européenne de casinos) ou Accor, le poids lourd de l'hôtellerie et des loisirs. Il est vrai que le challenger dispose depuis quinze jours d'une botte secrète quasi imparable avec son établissement d'Eng