New York de notre correspondant
Il ne fait pas bon être analyste à Wall Street par les temps qui courent. Début avril, le zélé procureur de l'Etat de New York, Eliot Spitzer, confirmait mener une enquête depuis plusieurs mois sur la banque d'affaires Merrill Lynch, accusée d'avoir «trompé les investisseurs». Jeudi soir, la Commission américaine des opérations de Bourse (SEC) a annoncé qu'elle avait ouvert sa propre enquête sur les activités de toutes les firmes de Wall Street. Et ce, afin de déterminer si les analystes ont volontairement ou non «enjolivé» leurs prévisions sur la valeur boursière de telle ou telle entreprise.
Gourous. Tout a donc commencé le 8 avril, alors qu'Eliot Spitzer tenait une conférence de presse à New York pour rendre publics plusieurs e-mails d'analystes de Merrill Lynch. Dans ces derniers, échangés en privé, ceux que l'on appelle quelquefois les gourous de Wall Street se lamentaient des perspectives de certaines actions tout en les recommandant publiquement à l'achat aux investisseurs.
Les révélations ont aussitôt enclenché de vives discussions sur la nature des activités des banques d'affaires. Le secteur de la recherche, assuré par les analystes, est censé être séparé du secteur des banques d'investissement, qui conseillent les entreprises. En réalité, trop souvent, un analyste est tenté de livrer des commentaires positifs sur une compagnie qui pourrait ensuite s'adjuger les services de sa banque. La mise en cause des analystes a commencé en réalité