Genève de notre correspondant
«Pas question de sacrifier le secret bancaire pour des clopinettes que nous donnerait l'Union européenne !», tonne Ueli Maurer, le président de l'ultradroite helvétique, l'Union démocratique du centre (UDC), première formation du pays. L'UDC déposera en juin une initiative parlementaire qui vise à compléter l'article 13 de la Constitution suisse, en y inscrivant explicitement : «Le secret protégeant les clients des banques est garanti.» Gregor Rutz, porte-parole de l'UDC, explique : «Cette initiative parlementaire débouchera sur un référendum, et nous le gagnerons. Car le peuple suisse aime la liberté, la discrétion et le secret bancaire.
Suspicion de blanchiment. En 1985, une majorité de Suisses s'étaient déjà opposés à la levée du secret bancaire, proposée par la gauche. En 1990, sous les pressions extérieures, le gouvernement le Conseil fédéral, composé par une coalition gauche droite faisait un geste : il décidait de lever le secret bancaire dès lors qu'il y a suspicion de blanchiment d'argent du crime. Mais pas question de toucher au secret bancaire lorsqu'il ne s'agit «que» d'évasion fiscale.
Ce qui irrite prodigieusement la France, l'Allemagne et l'Italie, qui s'appuient sur l'Union européenne pour amener la Suisse à accepter de collaborer. Pourtant, et à la surprise générale, un sondage publié hier dans la presse suisse affirme que 65 % des Helvètes sont en faveur de l'abandon du secret bancaire dans le cas de fraude fiscale. Le gouvern