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Libération

L'américain Worldcom fait raccrocher son PDG

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Le n°2 de la téléphonie longue distance au bord de la faillite.
publié le 3 mai 2002 à 23h19

New York de notre correspondant

Il y a encore peu, Worldcom était le parfait symbole du rêve économique américain à Wall Street. Certes, son fondateur et mentor, Bernie Ebbers, était né au Canada, mais c'est au Mississippi qu'il avait bâti, presque à partir de rien, le numéro 2 de la téléphonie longue distance aux Etats-Unis. Surtout, il se réjouissait de l'image de cow-boy qui lui collait à la peau, lui qui se rendait à ses conseils d'administration en bottes et en jean, et rechignait toujours à mettre un costume. Aujourd'hui, trois jours après l'annonce de la démission d'Ebbers de son poste de président et de PDG, tous les analystes s'interrogent sur l'avenir de Worldcom. Les actionnaires n'ont pas caché qu'ils avaient poussé Ebbers dehors, alors que le groupe a reconnu des dettes de 30 milliards de dollars (33 milliards d'euros) et a perdu 80 % de sa capitalisation boursière en un an. Ebbers, de surcroît, n'a pas échappé à une enquête de la SEC, la commission des opérations boursières, après avoir révélé qu'il avait emprunté 366 millions de dollars (406 millions d'euros) à sa propre compagnie «à des fins personnelles».

Basket. L'aventure américaine de Bernie Ebbers, 60 ans, avait pourtant bien commencé. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il n'a eu aucune difficulté à se faire enrôler par l'équipe de basket de l'université du Mississippi à la fin des années 60. Mais, très vite, c'est le business qui l'intéresse, et il acquiert plusieurs hôtels. Au milieu des années 80, a