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Libération

Nintendo-Sony, duel de cerveaux

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Tout oppose les concepteurs nippons des deux consoles rivales.
publié le 3 mai 2002 à 23h19

Il y a du Bill Gates chez le premier et du Steve Jobs chez le second. Ken Kutaragi, président de Sony Computer Entertainment (SCE, la branche jeux du géant de l'électronique), affiche volontiers la mine sérieuse et le costume-cravate du fondateur de Microsoft. Le second, Shigeru Miyamoto, boss de la division «divertissement» de Nintendo, préfère comme le patron d'Apple arborder sous sa veste un tee-shirt noir ras du cou et captiver son audience avec des manières de stars. Miyamoto-Kutaragi, ou la face humaine du duel Nintendo-Sony. Tous deux sont les âmes damnées de leurs deux employeurs, d'autant plus pour Sony, qui, parmi tous ses produits, ne gagne aujourd'hui de l'argent que grâce aux ventes phénoménales de la PlayStation 2.

Ferrari contre 4 x 4. «On n'imagine pas Miyamoto sans ses petites phrases pour évoquer sa maison de Kyoto dans les grands shows de Nintendo», confesse un habitué. Et on ne peut pas évoquer SCE sans penser à Kutaragi, son léger bégaiement, ses traits de génie, son art de faire vivre les créateurs délirants de son team «Nakano» (du nom du quartier de Tokyo où sont installés les créatifs de Sony Computer Entertainment). L'affrontement Game Cube-PS2, c'est donc leur duel. Le seul qui vaille : «Kutaragi a conçu sa PS2 comme le nec plus ultra du jeu vidéo. C'est la Ferrari de Schumacher», raconte avec ironie Masayuki Uemura, l'un des créatifs de Nintendo, directeur de «l'unité de recherche numéro 2» et spécialiste des missions top secrètes. Le Game Cube de