Horaires variables et décalés, sous-effectif permanent, aucune latitude dans leur activité, les salariés des grandes surfaces souffrent au travail. Une étude des médecins du travail de la région Centre, rendue publique par la revue Santé et travail, montre la réalité de ces souffrances psychiques et physiques.
40 médecins du travail ont sondé un millier de salariés des grandes surfaces, d'enseignes d'hyper et de supermarchés lors des visites médicales annuelles. Le questionnaire porte sur le bien-être au travail, et est complété par des entretiens individuels pour déterminer les causes du malaise. Le constat rendu est édifiant : la souffrance mentale est présente chez 26 % des salariés. Chez les caissières, ce taux monte à 32 %. Parfois, pour 6 % des salariés, le mal-être tourne à la dépression pathologique, qui nécessite des soins. L'étude montre surtout au-delà de la situation alarmante, que la santé se dégrade en fonction des «conditions d'emploi». La flexibilité du travail, les contraintes horaires, une amplitude de plus de 9 heures sur des temps partiels non choisis conduit à ces situations extrêmes.
L'intensification du travail est un facteur aggravant. Selon l'enquête menée en région Centre, 27 % des salariés estiment ne pas avoir suffisamment de temps pour effectuer leurs tâches. La productivité doit être en hausse, alors même que les absents ne sont pas remplacés. Les caissières doivent soutenir la cadence, sourire au client. Conséquences, certaines préfèrent démissio