Sylviane est assistante sociale dans un hopital psychiatrique, un monde qu'elle trouve parfois inhumain.
«Dans l'hôpital psychiatrique où j'exerce, comme partout en France, on cherche à supprimer des lits donc à se débarrasser des patients le plus vite possible. Il faut que je tente, quasiment sans moyen, de les réintégrer dans le quotidien de la ville. Ça tient de la prouesse. En tant qu'assistante sociale, mon boulot consiste à leur venir en aide mais en même temps je dépends d'une institution et de mesures politiques, de directives qui ne collent pas à la réalité. Un vrai casse-tête. Je vois les gens partir sans argent, souvent sans appartement thérapeutique pour les accueillir. Les malades sont quasiment livrés à eux-mêmes. Pour certains, c'est la catastrophe. Un patient insécurisé a de nouveau des troubles du comportement et c'est dangereux pour lui et pour l'environnement. Sans voir forcément les choses de façon dramatique, j'observe des comportements qui ne sont pas toujours rassurants.
«Certains malades dont je m'occupe ont juste besoin d'entretenir des contacts avec l'administration. D'autres ont les huissiers aux fesses, n'ont plus de Sécu. Si le patient a encore un logement, les choses ne sont pas trop graves, mais dans certains cas il a battu sa famille, insulté ses voisins... et là... Comme on manque de moyens, je pousse la voix, mais ça ne change pas grand-chose. Je m'occupe de cin quante personnes. Je ne les ai pas toutes sur le dos mais certains cas sont très l