Combien de temps un patron peut-il tenir quand le cours de son entreprise s'effondre ? Cette question, Jean-Marie Messier et les administrateurs américains et français de Vivendi Universal (VU) doivent se la poser très sérieusement. Depuis deux semaines, le titre VU baisse sans cesse. Certains jours un peu, d'autres beaucoup, et enfin vendredi, énormément. Le 19 avril, VU cotait un peu au-dessus de 40 euros. Hier, il a terminé à 30 euros tout juste. Soit une chute de 25 % sur onze séances boursières et de 51,2 % depuis le 1er janvier. La gamelle aurait pu être plus importante encore puisqu'à l'ouverture hier le titre a touché un plus-bas à 28,4 euros, avant de limiter la casse en fin de séance après l'ouverture des marchés américains.
«C'est la crise, confie un gérant. On l'attendait, on l'avait annoncée. On y est et tout devient possible.» La société a complètement perdu la confiance des marchés financiers. Quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse. Que Messier parle ou qu'il décide de se taire, les investisseurs vendent. Et en masse. Certains évoquent les hedge funds, ces fonds spéculatifs qui jouent la baisse du titre. D'autres voient une offensive des fonds de pension américains qui ne peuvent plus supporter les prestations médiatiques du patron de VU et seraient prêts à vendre à perte juste pour le plaisir de voir Messier débarqué. Un tel niveau de baisse semble en effet irrationnel. «Le titre cote désormais en dessous de ses capitaux propres par action», soit 33,8 euros, no