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Libération

L'internationalisation, l'obsession des élites

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Les grandes écoles, Sciences-Po et Polytechnique en tête, réforment leurs cursus. Et ouvrent des filières multinationales.
publié le 13 mai 2002 à 23h27

Pas moyen d'y couper : pour faire partie des meilleures mondiales, les grandes écoles françaises doivent s'internationaliser aussi de l'intérieur.

Polytechnique, internationaliser en restant français

A Polytechnique, cette année, «la scolarité a été réformée afin que les étudiants passent au minimum un an à l'étranger, explique Roland Sénéor, directeur des relations extérieures. «Indispensable, poursuit-il, que les élites de demain aient a minima une double culture.» La prestigieuse école accueille aussi en son sein une centaine d'étudiants étrangers (pour quatre cents français) et si leur intégration n'a pas été facile, «le rejet au départ a été très fort. Les Français craignaient qu'ils ne fassent baisser le niveau», l'an dernier un Vietnamien est sorti premier ex-aequo du classement malgré la barrière de la langue. Car ici, «il n'y a pas et il n'y aura pas de cours en anglais. Nous restons une institution de langue française». Néanmoins, Polytechnique doit attirer plus d'étudiants européens et américains, qui «pour l'instant ne voient pas l'intérêt de venir faire une école généraliste en France», et pour favoriser leur venue «les études viennent d'être découpées en semestres en 2e année, en trimestres en 3e, cette année. Trois mastères vont être mis en place». Reste un sérieux frein à la mobilité : «Notre système de classe prépa, unique au monde, qui rend difficile l'intégration d'étudiants européens et américains dans les premières années d'études, car eux deviennent perfo