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Libération

La France butte sur ses finances

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Bruxelles refuse que Paris remette en cause le calendrier de ses engagements budgétaires.
publié le 14 mai 2002 à 23h27

Grabuge en perspective entre Bruxelles et le gouvernement Chirac. Hier, la Commission européenne a fermement rappelé à la nouvelle équipe au pouvoir en France les règles du jeu économique en vigueur au sein de l'Union. A commencer par la plus contraignante : parvenir «d'ici à 2004 au plus tard à une situation budgétaire proche de l'équilibre ou excédentaire», conformément à l'engagement renouvelé mi-mars, lors du sommet de Barcelone. «C'est très récent et je ne vois pas beaucoup de possibilités de le changer», a martelé hier Gerassimos Thomas, porte-parole du commissaire européen aux Affaires monétaires, avant de préciser que la tolérance bruxelloise n'irait pas au-delà d'un demi-point de déficit. Façon d'inviter le gouvernement français à plus de retenue dans ses déclarations.

Menace voilée. Samedi sur Europe 1, le ministre délégué au Budget, Alain Lambert, avait ouvert les hostilités. A l'entendre, le gouvernement est d'accord pour respecter l'esprit du pacte de stabilité et de croissance, épine dorsale du traité de Maastricht, mais pas le calendrier fixé pour atteindre l'équilibre des finances publiques (Libération du 13 mai). Un message assorti d'une menace voilée : «La France a pris des engagements, et avant de les rompre, elle doit engager un dialogue avec ses partenaires.» Rien là que de très attendu. Durant la campagne présidentielle, Jacques Chirac avait en effet clairement indiqué son intention de repousser de 2004 à 2007 l'équilibre des comptes publics. Le candidat