Les banquiers d'affaires de la place de Paris peuvent se réjouir : après une année de vaches maigres, voici le grand retour des privatisations. Pour tenir ses engagements électoraux (et notamment la baisse de 5 % de l'impôt sur le revenu), sans pour autant renier ses engagements européens, le gouvernement Raffarin devra passer immanquablement par la case «cession» d'une partie de ses participations au capital d'entreprises publiques et privées. Aujourd'hui, pas question d'affoler une opinion publique attachée à son service public. On avance avec prudence. Mais si les élections législatives veulent bien lui prêter vie, le nouveau gouvernement n'aura pas d'autres choix que de vendre les breloques comme les vrais bijoux de famille.
Le nouveau locataire de Bercy, Francis Mer, aura vite fait le tour de la propriété. D'abord, parce qu'à force de privatisations, rampantes ou revendiquées, il ne reste plus grand-chose dans les coffres de la maison France. Ensuite parce que l'ancien président du conseil de surveillance d'Arcelor (fusion d'Usinor, d'Arbed et d'Aceralia) connaît le capitalisme français comme sa poche. Cet X-Mines de 63 ans, passé par Saint-Gobain, était, jusqu'à sa nomination à Bercy, administrateur du Crédit Lyonnais et d'Air France. Il a longtemps siégé au conseil de Framatone. Comme par hasard trois entreprises dont l'Etat conserve encore une participation au capital. Voici réuni en quatre familles un état des lieux du patrimoine industriel de l'Etat.
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