Depuis cent vingt ans, Coca-Cola cultive avec soin le secret de la recette de son soda vedette. Mais en entourant le Coca à la vanille Vanilla Coke, sa nouvelle boisson lancée hier aux Etats-Unis du même mystère, l'effet marketing escompté («Si c'est secret, ça doit être bon») est tombé complètement à plat. La raison ? Le marché de la vanille naturelle est au plus mal depuis deux ans : production en berne, cours multipliés par quatre, incertitude sur l'avenir de la filière... Et la décision du géant Coca de saupoudrer sa boisson phare d'un peu de l'épice naturelle (et non artificielle) a provoqué un buzz qui n'a que peu à voir avec les qualités gustatives du soda. «Cela met en lumière la crise que traverse le secteur», explique Dominique Roques, responsable des achats de la société française Biolandes, importatrice de vanille.
Crise violente. La quantité de vanille que Coca doit acheter pour aromatiser ses bouteilles, élément clé pour savoir si le soda risque de secouer les cours mondiaux, est au coeur des interrogations. Un chiffre que la société ne veut pas lâcher. «Nous n'avons pas pour habitude de détailler ce que nous mettons dans nos produits», explique Kelly Brooks, porte- parole de la firme à Atlanta. C'est la fameuse culture du secret maison, où la recette de la mythique mixture inventée par un pharmacien est enfermée dans un coffre de banque. Résultat de ce silence : la rumeur court. Et chacun tente de faire ses calculs à partir de deux chiffres inconnus : la qu