Un mois après les attentats du 11 septembre, le patron d'une compagnie aérienne européenne esquissait le futur visage du paysage aérien : «Les compagnies à bas prix vont continuer à grignoter des parts de marché, mais elles n'échapperont pas à la concentration qui frappe le secteur. Il y aura probablement en Europe, à moyen terme, un acteur low cost dominant.» Lequel ? Le patron précisait : «Je vois plutôt Ryanair qu'EasyJet. Parce que je ne suis pas sûr qu'EasyJet soit en aussi bonne forme qu'ils veulent le dire.»
Agressivité. Six mois après, le mouvement de concentration est en marche mais c'est le britannique EasyJet qui en est l'acteur majeur. La compagnie, fondée en 1995 par Stelios Haji-Ioannou, entrepreneur fantasque et fils d'un richissime armateur grec, a annoncé, hier, le rachat de Go, une compagnie low cost concurrente, pour un demi-milliard d'euros. Et comme cette nouvelle suit de peu la signature d'une option d'achat de l'ex-filiale allemande de British Airways, Deutsche BA (qui sera avalée par EasyJet d'ici à juin 2003), EasyJet avec ses avions orange vif se trouve en passe de devenir numéro un du bas prix européen. Au nez et à la barbe de l'irlandais Ryanair, pionnier du genre en Europe (1985) et ennemi juré. Les deux sales gosses de l'air européen ont développé leur modèle (prix cassés, prestations minimales, personnel réduit et rotations très rapides) en multipliant les campagnes hyperagressives contre les compagnies traditionnelles une publicité de Ryanair