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Libération
Interview

«Notre grève civilisée a montré son efficacité.»

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publié le 17 mai 2002 à 23h30

Berlin, de notre correspondante.

Berthold Huber est le chef du syndicat IG Metall pour la région «sud-ouest» qui a négocié mercredi l'accord pilote pour la métallurgie allemande, prévoyant un relèvement de 4 % des salaires en juin 2002 et de 3,1 % en juin 2003. Ce réformateur de 52 ans, surnommé le «philosophe» de l'IG Metall, a ainsi considérablement renforcé ses chances de devenir le prochain président du syndicat, en août 2003.

4 %, c'est un succès ?

C'est un bon résultat qui reflète les hausses de productivité et compense l'inflation. Ici au Bade-Wurtemberg, nous avons des entreprises comme Porsche qui font des profits élevés et qui auraient pu faire plus. Mais ailleurs, d'autres firmes n'auraient pas pu suivre. Surtout, c'est un bon résultat car il réalise un des plus importants projets de réforme de l'histoire de l'IG Metall : l'alignement progressif des salaires ouvriers sur ceux des employés, d'ici 2005 à 2008, selon les entreprises. Cette distinction ouvriers-employés, pour des tâches qui sont de plus en plus semblables, datait de Bismarck ! Nous avons fait là un pas très important vers la revalorisation du travail manuel.

Le patronat annonce déjà de nouveaux efforts de «rationalisation» : ces 4 % ne vont-ils pas être gagnés sur le dos des chômeurs ?

Non, c'est idiot de dire que les hausses de salaires dans la métallurgie coûtent des emplois. La métallurgie allemande est devenue une industrie de haute technologie où la question des bas salaires n'est pas centrale. Même à