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Libération

La mondialisation à deux visages

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Divergences entre l'Europe et l'Amérique latine au sommet de Madrid.
publié le 18 mai 2002 à 23h31

Madrid (Espagne), de notre correspondant.

Il a suffi du préambule du sommet Union européenne-Amérique latine pour vérifier que les points de vue sur la mondialisation étaient diamétralement opposés. Scène I : jeudi soir, à l'Ecole diplomatique de Madrid, Chavez, le leader vénézuélien, assène : «Le néolibéralisme, c'est bien le chemin..., mais celui qui conduit vers l'enfer. Ces dernières années, on a injecté une overdose néolibérale à l'Amérique latine.» Scène II : vendredi matin, le chef du gouvernement espagnol, Aznar, assure : «Face à ceux qui craignent le changement et l'ouverture, nous sommes devant une immense opportunité de progrès.»

Instabilité politique. Ces deux versions de la mondialisation contrastent avec l'objectif consensuel affiché par un sommet réunissant 48 chefs d'Etat de l'Union européenne et de l'Amérique latine. Cette rencontre, sous très haute surveillance (3 500 policiers), fait suite au sommet de Rio de Janeiro de 1999 et se propose de renforcer la coopération économique, politique et culturelle de ces deux régions du monde. Le prochain rendez-vous est fixé au Mexique en 2005. «Avec l'instabilité politique, la montée de la violence et la crise économique dans certains pays sud-américains, nous avons hésité à maintenir ce sommet, confie un diplomate européen. Il faut y voir une manifestation de volontarisme politique.»

Malgré le ton rassembleur d'Aznar, président de l'UE jusqu'au 30 juin, les analyses des dirigeants des deux «blocs» divergeaient. Car, cô