Menu
Libération

Les labos de papa en quête de jouvence

Article réservé aux abonnés
Les indépendants français de la pharmacie mal en point.
publié le 18 mai 2002 à 23h31
(mis à jour le 18 mai 2002 à 23h31)

Retour à la case départ. Après un an et demi de vie commune, les laboratoires pharmaceutiques BioMérieux et Pierre Fabre ont fini par officialiser leur séparation. Sans regrets. Depuis plusieurs mois, le divorce était consommé. Le couple Pierre Fabre et Alain Mérieux, les deux patrons propriétaires de leur entreprise, s'est très vite déchiré. Question de style, d'ego et de pouvoirs. «Alain Mérieux avait délégué son pouvoir à son numéro deux tandis que Pierre Fabre, lui, n'a jamais accepté de lâcher les rênes», explique un proche de ce dernier. Ce sera la rupture. L'autocrate, Pierre Fabre, 75 ans, fondateur et propriétaire d'un groupe de plus de 8 000 salariés, retrouve cette indépendance qu'il chérit tant. Et avec elle, beaucoup de problèmes.

Outre l'épineuse question de la succession, c'est l'avenir du groupe qui est maintenant sur la table. Peu rentable, endettée, l'entreprise (1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires, dont 50 % dans le médicament et 40 % dans le cosmétique) sait qu'elle a déjà perdu la grande bataille du médicament mondial. «On a entre trois et cinq ans devant nous pour trouver une solution», assure un ancien du groupe. Exactement comme les quatre autres gros laboratoires français indépendants (Fournier, Servier, Beaufour Ipsen et BioMérieux), accrochés à leur culture familiale, comme à une roue de secours.

Petits empires. Au début, c'est à chaque fois la même histoire. Un homme, une ville et une vulgaire officine qui donne sur la rue. O