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Libération
Interview

«Assouplir sans reculer»

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publié le 21 mai 2002 à 23h32

«On peut considérer que la moitié des PME sont déjà passées aux 35 heures... Le problème est de savoir quoi faire avec celles qui n'y sont pas encore, et comment. Au CJD, nous considérons que nous avons une responsabilité dans la mise en place de cette loi. Nous avons défendu le principe de l'annualisation pour qu'il y figure. Nous sommes contre un retour en arrière qui pénaliserait les entreprises qui se sont engagées dans le processus et avantagerait les autres, créant des inégalités inacceptables. Par contre, certains assouplissements sont nécessaires. Notamment en direction des entreprises «très à la traîne», celles de l'hôtellerie-restauration, du bâtiment, les hôpitaux, les très petites qui tournent encore souvent à 45 heures. On ne les fera pas reculer de dix heures. Il faudra procéder par étapes. Mais avant de déterminer quelles mesures prendre, il serait utile de faire un véritable bilan des attentes des salariés et des entreprises, une évaluation, un état des lieux. De ce point de vue, nous attendons beaucoup du nouveau gouvernement. Maintenant, notre véritable inquiétude se situe à plus long terme. Dans dix ans, au regard de l'évolution de la démographie, les entreprises manqueront de main-d'oeuvre. Il faudra que le taux d'emploi des jeunes, comme des plus âgés, augmente significativement. Cela suppose que le carcan des 35 heures saute pour permettre à des salariés de travailler plus que d'autres. Nous avons proposé que les heures supplémentaires puissent être mut