L'affaire de l'île de Saipan a aussi des répercussions en France. Des syndicats américains, et des représentants d'ONG étaient hier à Paris pour dénoncer les pratiques du groupe de distribution français PPR (Pinault-Printemps-Redoute) dans cette île jusqu'en 1999, et plus largement aujourd'hui dans les différentes usines où il soustraite des articles destinés à ses différentes enseignes. Ainsi, quelques heures avant que se tienne l'assemblée générale du groupe, les représentants des syndicats français (CGT), mais aussi de l'Unite (branche industrielle et textile de l'AFL-CIO, le premier syndicat américain), de l'ONG Thai Labour Campaign et de Public Service International (lire ci-contre) sont venus mettre un bémol social au satisfecit économique du groupe.
Quasi-esclavage. «En dépit d'une politique agressive de croissance (...), PPR est nettement à la traîne de ses concurrents», relèvent les membres de l'AFL-CIO, en conflit ouvert avec la maison et sa filiale américaine de vente à distance, Brylane (Libération du 28 novembre 2001). A travers des enquêtes d'ONG, Unite a passé au crible quelques-unes des pratiques en vogue dans les ateliers des fournisseurs du groupe. «Du quasi-esclavage», affirme une syndicaliste française. En Inde, par exemple, «PPR a passé un contrat avec une société qui sous-traite la couture de ses vêtements dans des petits ateliers. On y travaille six jours, voire sept jours par semaine, 11 heures par jour, pour un salaire quotidien souvent inférieur à 0,