Berlin correspondance

Si L'Oréal tenait à faire savoir qu'il a toujours de l'appétit pour la crème Nivea, c'est réussi. Selon le quotidien britannique The Independent, paru dimanche, cette fois c'est sûr, le groupe de cosmétique français serait en train de peaufiner une offre de près de 13 milliards d'euros sur le groupe allemand Beiersdorf, propriétaire du fameux onguent. La nouvelle a évidemment fait bondir le cours de l'action Beiersdorf. Mais aussi les dirigeants de la vénérable maison qui a pignon sur rue à Hambourg depuis 1886.

Comme l'a déjà souligné Rolf Kunish, le patron de Beiersdorf : «Tant que Nivea croît, elle n'a pas besoin d'aide de l'extérieur» (Libération du 13 mai). Mais le problème de Nivea, ce ne sont pas ses résultats. Ce sont ses actionnaires. Depuis soixante-cinq ans, la crème vivait tranquillement entre ses deux parrains, le grand assureur Allianz et le groupe Tchibo, propriétaire de chaînes de café en Allemagne. Au début de l'année, Allianz a indiqué qu'il ne comptait pas rester à vie dans le secteur cosmétique. Branle-bas de combat chez Nivea : «On n'a tout de même pas multiplié les résultats par six pour se faire avaler par un L'Oréal, un Procter & Gamble, ou un Unilever !»

Afin d'éviter cela, la logique aurait voulu qu'Allianz revende sa participation à la famille Herz, propriétaire de Tchibo. Mais les héritiers Herz sont très divisés sur la conduite des affaires familiales. D'un côté, il y a Günther et Daniella qui détiennent 40 % de Tchibo, de l'au