David Boys est responsable de la gestion des fonds de pension à Public Service International (PSI), coalition de syndicats du service public, représentant 600 organisations dans plus de 140 pays, soit 20 millions de personnes. Les membres de PSI pèseraient 1 088 milliards d'euros sur les 7 621 milliards de fonds de pension à l'échelle mondiale. Fort de ce poids symbolique (PSI n'est pas actionnaire de ces sommes), PSI coordonne un débat relatif à l'utilisation de ce capital de placement.
Comment peser sur les fonds de pension pour qu'ils fassent pression sur les entreprises qui, comme à Saipan, bafouent les normes de travail les plus élémentaires ?
A ce jour, les fonds de placements éthiques concernent encore peu d'entreprises. Mais pas question que l'épargne de nos membres soit investie, via des fonds de pension, dans des entreprises qui ferment les yeux sur des droits essentiels. Nous voulons pousser les grandes sociétés à modifier leurs comportements de l'intérieur, pour plus de transparence, de meilleures pratiques sociales, et pour qu'ils sortent de cette logique de rentabilité à tout prix. Avec Calpers, le plus grand fonds de pension (169 milliards d'euros d'actifs), nous tentons d'imposer des critères politiques et sociaux sur les marchés émergents. Ainsi, Calpers a décidé de ne plus investir dans quatre pays asiatiques : Malaisie, Indonésie, Philippines et Thaïlande. Du coup, les gouvernements font pression sur les filiales ou les sous-traitants des grandes firmes pour