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Libération

La Deutsche Bank appelle un Suisse à sa rescousse

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Josef Ackermann prend la tête d'un géant lézardé.
publié le 23 mai 2002 à 23h33

Berlin correspondance

La Deutsche Bank (DB) n'est plus vraiment la Deutsche Bank. Baptisée «la banque allemande» par les Alliés en 1945, le plus puissant établissement financier de Francfort, clef de voûte du capitalisme rhénan, a perdu de sa superbe. Elu hier président de la DB en remplacement de Rolf Breuer (64 ans), le Suisse Josef Ackermann (54 ans) hérite d'un édifice lézardé. Il y a quelques semaines, Breuer a dû démentir le fait que Citigroup, la première puissance financière mondiale (elle vaut 200 milliards d'euros en Bourse), ait fait une offre d'achat à la Deutsche Bank. L'Allemagne tout entière en a été retournée. Après la faillite du groupe de BTP Holzmann et du groupe de médias Kirch, il ne manquait plus que cela. La Deutsche Bank serait donc «opéable» ? «Eh oui !», a répondu Breuer. Plus question alors de soutenir l'industrie allemande comme avant. Désormais, c'est chacun pour soi.

«Global player.» Seconde meilleure capitalisation bancaire au monde en 1992, la DB ne pèse plus aujourd'hui que 48 milliards d'euros en Bourse. Moins que BNP-Paribas, qui vient justement de clamer son appétit pour une alliance européenne. Moins aussi que les banques espagnoles, suprême insulte. «N'exagérons rien, souligne un analyste londonien. La Deutsche Bank a tout de même une taille économique largement supérieure à toutes ces banques. Son problème, c'est qu'elle n'est rentable dans aucun de ses métiers.»

Résolument décidée à jouer dans la cour des grands, la Deutsche Bank a acquis