C'est la dernière guéguerre entre la grande distribution et ses fournisseurs, spécialement les agriculteurs. Michel-Edouard Leclerc, patron des centres éponymes, vient d'allumer la mèche : à coups de pages de pub ces jours-ci dans les journaux, il explique benoîtement que la loi Galland, qui encadre la grande distribution depuis 1995, fait grimper les prix payés par les consommateurs, car elle interdit à la profession de répercuter les tarifs favorables qu'elle obtient de ses fournisseurs. Qui seraient donc bernés, et quasiment volés. Mais Zorro-Leclerc est arrivé : depuis le début de sa campagne de presse, il piétine allègrement la loi Galland et propose désormais des produits de grande consommation à des tarifs très largement inférieurs à ceux pratiqués par ses principaux concurrents des hypers et autres supers. Le tout grâce à sa capacité à obtenir «des bonnes conditions d'achat auprès des fournisseurs» dont il se plaignait auparavant de ne pouvoir faire profiter ses chalands.
Cette séduisante offensive Leclerc en direction des consommateurs reste sérieusement en travers de la gorge de Jean-Michel Lemétayer, patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Pour lui, l'affaire est entendue : les «bonnes conditions d'achat auprès des fournisseurs» dont parle Michel-Edouard Leclerc se traduisent par l'écrasement des bénéfices des fournisseurs face à la force de frappe de la grande distribution auprès des consommateurs. Une force de frappe qui s