Un chien errant trouvé dans la rue ? Préparez la pâtée et le panier, il faudra le garder au chaud quelques jours. Le service national destiné à retrouver son propriétaire grâce à son numéro de tatouage ne répond plus depuis une semaine, «suite à un mouvement social», dit le répondeur. Le fichier national canin, sorte d'état civil de 9 millions de canidés français, est en crise. Plus d'argent dans les caisses, soixante emplois menacés, une grève en cours et une manif prévue aujourd'hui devant le ministère de l'Agriculture. En cause ? Une puce (électronique), en l'occurrence celle qui remplace depuis décembre le tatouage des chiens et qui secoue un organisme dont le métier repose seulement sur le bon vieux marquage avec encre et pince.
Jusque-là, tout était simple. Le tatouage des chiens est centralisé depuis 1971 dans un fichier géré par la Centrale canine, association chargée de cette mission par le ministère de l'Agriculture. Objectif : lutter contre la rage, mais aussi permettre de rendre les chiens en vadrouille à leurs proprios, «par un simple coup de téléphone», dit André Varlet, l'un des directeurs de la Centrale canine. Pour se rémunérer, la centrale distribue les numéros de tatouage, qu'elle facture 5,3 euros l'unité. Des sommes importantes (700 000 chiens tatoués en 2000) qui financent la soixantaine d'employés chargés d'alimenter le fichier, de le tenir à jour et d'assurer la permanence téléphonique.
En décembre, tout bascule. Désormais, dans la foulée d'une loi data