En pleine période électorale, les Français ont le moral dans les chaussettes et pourtant ils continuent de consommer. Robert Rochefort, directeur du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), explique ce paradoxe.
La consommation s'est plutôt bien portée en avril. Ne disait-on pas que les périodes électorales ne lui étaient guère favorables ?
Manifestement cette année, ça n'a pas eu beaucoup d'impact. Et pourtant, il n'y a jamais eu de tension aussi forte qu'entre ces deux tours. Mais il est vrai que les baisses de l'impôt et la prime pour l'emploi ont peut-être compensé les incertitudes politiques. Cela dit, les périodes électorales n'ont, généralement, d'influence que sur les gros achats. Et quand elles influent sur le comportement des consommateurs, c'est toujours corrélé à d'autres facteurs. Ainsi, lors de l'élection présidentielle de 1995 où, contrairement à cette année, la consommation était en baisse la thématique de la fracture sociale avait amplifié la conjoncture morose.
En tout cas, une période électorale n'est jamais un déterminant unique sur la consommation ?
Cette année, cela a peut-être eu de l'influence sur la consommation des services (non pris en compte par l'Insee, dans cette étude, ndlr) qui aurait légèrement diminué en avril. On a vu que pendant la période électorale (la présidentielle, ndlr), l'audience télé avait augmenté. L'effet est mécanique : quand vous êtes devant votre télévision, vous allez moins au cinéma