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Libération

Les enfants étrangers, forçats de la ThaÏlande

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Des dizaines de milliers de jeunes Birmans, Cambodgiens et Laotiens sont exploités clandestinement par leur riche voisin.
publié le 25 mai 2002 à 23h35

Bangkok correspondance

La session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée à l'enfance s'est achevée il y a dix jours sur un timide plan d'action décennal pour bâtir un «monde fait pour les enfants». Mais l'Organisation internationale du travail (OIT) a rappelé à l'occasion que «246 millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans» travail laient sur la planète. Parmi eux, 179 millions sont soumis aux «pires formes de travail des enfants», selon la terminologie de l'OIT.

A elle seule, la région Asie-Pacifique concentrerait 60 % des enfants «économiquement actifs» dans le monde, selon des évaluations difficiles à recouper. En Thaïlande, le gouvernement estime qu'entre 800 000 et 1,5 million d'enfants ont une activité professionnelle à temps plein ou à temps partiel, sur une population de 62 millions d'habitants. Une évaluation globale qui inclut les adolescents de 15 à 18 ans et ceux qui continuent d'être scolarisés. La législation locale interdit toute embauche des moins de 15 ans et protège les mineurs jusqu'à 18 ans en prohibant les emplois «dangereux et risqués». Dans un rapport récent, l'OIT avance le chiffre plus réaliste de 230 000 mineurs thaïlandais de 13 à 17 ans occupant un emploi, souvent dans le secteur agricole ou dans la restauration.

Ex-tigre. Mais le marché du travail de ce royaume d'Asie du Sud-Est est en pleine transition. Depuis les années 90, le nombre d'enfants de nationalité thaïlandaise dans la main-d'oeuvre ne cesse de décliner, selon le constat