Menu
Libération

Des patrons revanchards

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mai 2002 à 23h36

La scène se passe dans les salons très chic du Cercle interallié, faubourg Saint-Honoré, entre l'ambassade du Royaume-Uni et Hermès. Les adhérents d'Ethic, «Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance», se sont réunis autour d'un jus d'orange pour débattre du dialogue social. L'ambiance est détendue. Le changement politique sourit à ce lobby de «l'entreprise moyenne», emmené par Sophie de Menthon, présidente de Multilignes Conseil, qui, attendant des législatives un «changement de régime», a couché sur le papier dix revendications urgentes à l'intention de la future nouvelle majorité parlementaire. On trouve ainsi de l'économique, comme «la non-majoration des heures supplémentaires entre la 35e et la 39e heure», histoire de vraiment faire disparaître la RTT. De la flexibilité maximale, avec un «chèque-emploi entreprise» pour pouvoir embaucher ponctuellement un chômeur, sans formalité, et le débaucher de la même manière... Du revanchard, avec une refonte des «acteurs du social» (ANPE, inspecteurs et médecins du travail), afin qu'ils ne soient plus un «frein». Ou de l'idéologique, comme un enseignement obligatoire «à la culture d'entreprise» dans les lycées ou encore une «fête de l'entreprise» qui exalterait, une fois par an un «jour ouvrable» (on ne perd jamais rien chez Ethic), «tous ceux qui travaillent et dans la même direction pour la création de richesses individuelles et collectives». On ne dit pas si cette «Saint-Valentin de l'entreprise» remplacerait