La rumeur l'avait laissé entendre. Hier, Ron Sommer, le patron de Deutsche Telekom l'a confirmé. Le groupe qu'il dirige va bel et bien supprimer quelque 22 000 emplois d'ici à 2004. Soit un peu moins que ne le craignaient les syndicats qui évoquaient le chiffre de 30 000, mais tout de même une sacrée saignée même si cela ne concerne «que» 8 % des effectifs du groupe allemand. Cette annonce, faite lors d'une interview hier au journal dominical Welt am Sonntag, précède de vingt-quatre heures l'assemblée générale des actionnaires du groupe de téléphone allemand qui s'annonce particulièrement houleuse.
Colère. Jeudi, le titre Deutsche Telekom est tombé à son plus bas niveau historique à 11,76 euros. Autant dire à des années-lumière du sommet à 103,90 euros qu'il avait atteint il y a un peu plus de deux ans. «L'assemblée générale sera difficile pour Ron Sommer», prédit sans surprise Ralf Hallmann, analyste de la Bankgesellschaft Berlin. Car le petit peuple des porteurs allemands risque de manifester vivement sa colère.
Les perspectives sont en effet très peu réjouissantes : Deutsche Telekom s'attend à une perte nette probable de 5,5 milliards d'euros en 2002 et il table sur un retour au bénéfice net au plus tôt en 2005, a prévenu son directeur financier, Karl-Gerhard Eick, dans le quotidien Die Welt de samedi.
Car, outre l'effondrement du cours de Bourse, l'ancien monopole public plie sous le poids de ses dettes. Fruit des investissements dans l'UMTS et du coûteux rachat de l'améric