A la direction générale des douanes françaises, on se souvient encore de ce coup de filet du 12 juillet 2001. Les services douaniers de Roissy avaient saisi 1,3 tonne de contrefaçons de grandes marques : Vuitton, Fendi, Hermès, Cartier, Gucci, Prada, Ferragamo, Bulgari, Rolex. Leur provenance : la Corée du Sud, décidément championne du monde ès contrefaçons. Pour le Comité Colbert, qui regroupe les industriels du secteur du luxe en guerre contre la copie, rien ne changera tant que la Corée n'aura pas elle aussi de grandes marques à défendre. La France, elle, en a. Longtemps, on a dit que sur dix marques contrefaites dans le monde sept étaient françaises. Mais ce qui vaut pour le luxe ne vaut pas pour les jouets, les logiciels, et autres DVD qui représentent désormais le gros de la contrefaçon et des saisies aux frontières.
Législation. Pour autant, l'industrie du luxe française ne désarme pas face au «savoir-faire de la Corée allié à la puissance de la Chine». Mais si la France se protège derrière l'une des législations les plus strictes du monde, ce n'est pas le cas de ses voisins.
Alors que les touristes français ou étrangers peuvent, en entrant dans l'Hexagone, se faire saisir jusqu'au moindre objet contrefait, ils sont encore autorisés, dans les autres pays membres de l'Union européenne, à rapporter jusqu'à 175 euros de contrefaçons dans leurs bagages. Et, à l'intérieur de leurs différentes frontières, les pays sont plus ou moins regardants. Certes, il existe un règlement