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Libération

Mais qu'est-ce qui les fait voter pour les populistes?

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publié le 27 mai 2002 à 23h36

Qu'est-ce qui pousse les salariés vers le populisme ? Protection sociale, immigration, salaire : «Libération» a interrogé des électeurs dans différents pays de l'Union où l'extrême droite a réalisé une percée.

Autriche

«Les syndicats ne font rien pour nous »

Thomas Schilldorfer, 27 ans, ouvrier dans le textile près de Vienne.

«Je vote FP÷ (le parti d'extrême droite de Jörg Haider) depuis que je suis en âge de voter. Tout d'abord, je trouve Jörg Haider très sympathique. Et aussi ce qu'il dit. Par exemple, je trouve très bien qu'il réclame une diminution de l'endettement de l'Etat. Même si cela doit passer par une augmentation du prix des soins de santé. Je trouve injuste que le travailleur qui, comme moi, ne prend jamais de congé de maladie, doive payer pour celui qui est toujours en arrêt maladie. Je suis aussi pour la privatisation des grandes entreprises de l'Etat, comme les chemins de fer ou la poste. Elles représentent une grande part de l'endettement de l'Etat. Et ces dettes, c'est nous qui les payons. Haider aime attaquer les syndicats. Et je le comprends. Que font-ils pour nous ? Rien. Il y a quelques mois, le patron a licencié brusquement une centaine d'employés. Et le syndicat n'a rien pu faire. En fait, on paie une cotisation syndicale pour permettre à certains élus de vivre dans leur bureau, mais que reçoit-on en échange ? Rien. Il y a trop d'étrangers en Autriche. Ils coûtent beaucoup d'argent à notre Sécurité sociale. Moi, personnellement, je n'ai pas d'inquiétude p