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Libération

Bruxelles veut détruire 40 % de la flotte de pêche

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28000 emplois directement menacés dans l'Union.
publié le 28 mai 2002 à 23h37

Alerte à l'extinction du merlu ! Il faut sauver le soldat cabillaud ! Le coffre-fort de la grande bleue qui baigne les côtes européennes se vide peu à peu de ses ressources. La faute à une pêche intensive. «Pour le merlu, c'est-à-dire le colin, la pêche est passée de 42 000 tonnes dans les années 60 à 8 000 tonnes aujourd'hui. Pour la morue, même problème. En plus, les poissons sont pêchés si jeunes qu'ils n'ont plus le temps de grandir», explique Loïc Antoine, de l'Ifremer. Du coup, Bruxelles a décidé de sortir le grand jeu. Franz Fischler, commissaire européen à l'Agriculture et à la Pêche, devrait présenter aujourd'hui une très profonde réforme de la politique communautaire de pêche (PCP). Elle risque de faire tanguer les 22 704 marins français et leurs 8 184 navires, recensés lors des dernières statistiques officielles. Sans compter les quelque 150 000 personnes qui dépendent directement de la filière pêche en France, employées dans des conserveries ou chez des poissonniers de quartier.

Quotas. Le plan Fischler n'y va pas par quatre chemins. Après avoir fixé en décembre une flopée de nouveaux quotas maximums de prises pour une kyrielle d'espèces de nos côtes (du merlan à la langoustine en passant par la morue), le commissaire proposerait maintenant de réduire de 40 % la flotte de pêche européenne entre le premier janvier 2003 et 2006. Histoire de remettre les compteurs à zéro : 40 % c'est, selon Bruxelles, le nombre de bateaux «en trop» qu'il suffirait de retirer du circu