Jean-Marie Messier entame une course d'obstacles pour sauver son groupe du démantèlement, et par la même occasion sa peau de président de Vivendi Universal (VU). Continuellement menacé par une nouvelle crise financière et une énième dégringolade du titre en Bourse, J2M réunit demain à New York un conseil d'administration de VU qui n'était pas inscrit à l'agenda des administrateurs en début d'année. L'ordre du jour portera quasi exclusivement sur l'endettement monumental de Vivendi Universal 19,5 milliards d'euros et la manière de le réduire. Les administrateurs américains, qui ont les yeux rivés sur le cours de Bourse en chute de 50 % depuis janvier , ne veulent entendre parler de rien d'autre pour le moment. J2M s'est engagé à leur donner satisfaction au plus vite et, demain, il a intérêt à arriver avec un plan «béton» pour convaincre. Les administrateurs français, eux, semblent plus divisés (lire ci-dessous). Les uns soutiennent Messier dans sa volonté de construire un groupe de médias, là où d'autres souhaiteraient sortir Universal et former un pôle français de «services» regroupant la distribution d'eau (Vivendi Environnement) et le téléphone (Cégétel).
Un choix difficile, car, dans cette affaire, «personne ne connaît la véritable situation de trésorerie de Vivendi, explique un proche du dossier. A part J2M et peut-être Guillaume Hannezo, le directeur financier de VU, nul n'a la moindre idée des engagements financiers et notamment des engagements hors bilan qui ont