Les actionnaires de France Télécom sont nettement moins rancuniers que ceux de Deutsche Telekom. Un endettement colossal, des pertes historiques en 2001, un cours en Bourse qui dégouline depuis des mois, des stratégies de développement malheureuses... Les deux opérateurs français et allemands sont pris dans la même tourmente. Et, pourtant, la tonalité des assemblées générales de France Télécom et de Deutsche Telekom, qui se tenaient hier respectivement à Paris et à Cologne, était radicalement différente. Pendant que Michel Bon, le PDG de l'opérateur français, se faisait applaudir régulièrement par 3 000 actionnaires séduits, Ron Sommer, celui de Deutsche Telekom, s'est fait copieusement siffler par 9 000 actionnaires déchaînés.
Il faut dire que Sommer a tendu quelques verges pour se faire battre en déclarant qu'il n'allait pas pleurer sur le cours de Bourse (12,30 euros hier soir). Déjà qu'il avait réduit le dividende de 40 %... Il n'en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Citant un proche du chancelier Schröder, l'hebdomadaire Wirtchaftswoche a même annoncé cette semaine que Ron Sommer pourrait être viré après les élections législatives du 22 septembre. Michel Bon, qui a été nommé sous le gouvernement Juppé, devrait, en revanche, sauver sa tête. Car, pour l'actuel gouvernement français, «ce n'est pas la priorité». En tout cas, ce ne sont pas les petits actionnaires venus en masse au palais des Congrès qui le congédieront. Même si une petite délégation CGT et SUD-