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Libération

Bruxelles inquiète les céréaliers

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publié le 30 mai 2002 à 23h38

Les gros producteurs français de blé et de céréales sont en colère contre Bruxelles. Nourris depuis des décennies aux robinets supposés inépuisables des subventions de la Politique agricole commune (PAC), ils paniquent à l'idée de voir tarir cette source de financement, attaquée de toutes parts par les pays les plus libéraux de l'Union. Au point que le très policé Henri de Benoist, patron de l'Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB), s'est demandé hier à Paris si les autorités européennes «se foutent de [leur] gueule». Il faut dire que, de son point de vue, la situation du marché français et européen des céréales est dans un sale état. Pas seulement parce que la récolte 2001 de l'Union européenne a été médiocre : 197 millions de tonnes au total (dont 84 millions de tonnes de blé) contre 212 millions l'année précédente. Le vrai problème, c'est le prix des céréales, qui ne cesserait de chuter depuis quelques années, tirant celui des producteurs vers le bas : «Le revenu des exploitants spécialisés a baissé de 38,6 % depuis 1997. Cette situation pourrait bien perdurer en 2002», explique l'AGPB.

Responsables. A qui la faute ? Pour Henri de Benoist, les coupables sont clairement identifiés. Le premier délinquant est le tandem Ukraine-Russie, grand producteur de blés plutôt bas de gamme très prisés pour l'alimentation du bétail. «Ces blés inondent l'Espagne, l'Italie et la Grèce, qui en importent massivement pour faire des économies. Où est passée la pr