Aujourd'hui s'achève à Vienne le «Congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail», organisé par le Bureau international du travail (BIT), organisme basé à Genève regroupant les représentants des gouvernements, des syndicats et des patrons de 170 pays. En préambule de cette rencontre, qui réunissait des spécialistes de presque 100 pays, un chiffre a été révélé : deux millions de travailleurs meurent chaque année dans des accidents du travail ou à la suite de maladies professionnelles. Un chiffre en progression dramatique depuis dix ans. Le Finlandais Jukka Takala, directeur du programme sur la sécurité et la santé au travail au sein du BIT commente ces chiffres.
En 1990, le nombre de morts «par le travail» s'élevait à 1,2 million. Il atteint aujourd'hui 2 millions, dont 15 % dans les pays industrialisés. Risque-t-il encore d'augmenter ?
Oui, il est certain que la situation va encore s'aggraver. Car cette augmentation vient en partie d'une nouvelle vague de décès dus à des cancers ou à des maladies respiratoires contractés au travail il y a plusieurs années, avec un effet à retardement. Ils représentent actuellement presque 60 % des décès. Le cas le plus exemplaire est celui de l'amiante : 100 000 travailleurs meurent chaque année à cause de cette fibre. Dans les pays développés, on est en train d'en éliminer la production et l'utilisation. La France, par exemple, a voté une loi dans ce sens l'année dernière. Mais les pays en voie de développement contin