Berlin de notre correspondante

Sus au «teuro» ! L'affaire des prix arrondis à la hausse échauffe tant les esprits en Allemagne qu'il a donné naissance à ce barbarisme, contraction de teuer («cher») et euro, et incité le gouvernement à réagir. La ministre allemande de la Protection des consommateurs, la verte Renate Künast, avait convoqué vendredi un sommet réunissant représentants du commerce, des artisans, de l'industrie, des syndicats et des consommateurs, pour essayer de mettre fin aux hausses constatées depuis le 1er janvier. Impuissance. Sans trop oser demander le retour au contrôle des prix, certains défenseurs des consommateurs avaient prôné des listes de magasins vertueux ou un prolongement du double affichage. Ce sommet très attendu a dû constater qu'il ne pourrait accoucher que d'une souris. La seule mesure a été la création d'un «forum d'information et de discussion» sur l'Internet (ou plutôt son développement, car une association de consommateurs a déjà mis en place la base de ce forum) : les consommateurs pourront y dénoncer les abus.

«Ce qui est positif, c'est que tous les acteurs ont parlé les uns avec les autres», résumait Renate Künast vendredi, sans trop chercher à camoufler son impuissance. Cet espace de «réclamation» pourrait aider à apaiser les esprits, espère la ministre, en permettant aux consommateurs de juger moins «sur la base de leurs sentiments que sur des informations précises». De fait, le «teuro» est largement subjectif, assurent tous les experts