Nantes envoyé spécial
Enfin seul ! Jusqu'au dernier moment, François Chérèque aura été dans l'ombre de «Nicole». Aucune interview à la presse et même très peu de visites aux organisations cédétistes, pendant les quelques mois qui ont précédé son élection. Le futur patron a choisi de ne pas s'imposer avant l'échéance. Coopté à la commission exécutive à l'automne, il n'est finalement sorti au plein jour que vendredi matin, une fois élu, à l'unanimité, par le bureau national. Le nouveau patron de la CFDT garde donc une part d'énigme. Sera-t-il «à la hauteur» de la CFDT ou, mieux, de «Nicole», qui part en pleine gloire ?
Dans les travées de la Cité des congrès de Nantes, qui accueille les 2 000 congressistes, nombreux sont ceux qui avouent ne pas connaître le grand costaud barbu, en costume clair tout neuf, qui se présente devant eux, mais ils lui font confiance d'emblée : «Il a l'air plein de vitalité, de punch, s'enthousiasme Martine, militante de Roubaix. Il va nous rassembler.» «Il nous ressemble», dit un autre, au moment de voter. Ce qui n'était pas le cas de Nicole Notat, longtemps accusée d'être une femme d'appareil.
«Modeste». Les propos des militants dessinent un portrait en creux de la «cheftaine», comme on disait au siège de la CFDT. Confirmé par Christian Renucci (chimie) : «Il sait écouter, intégrer, les arguments des autres.» Marc Breteil, métallo, se souvient d'avoir rencontré un dirigeant «modeste, attentif». «C'est la qualité des éducateurs : il sait écouter. On di